Jour de joie et d'allégresse
Répand dans cet heureux jour
L'hymen couronnant la tendresse
Et vous unissent pour toujours
Qu'un regard à celui qui le donne
Nous rappelle d'où vient le bonheur
Qu'il en dispose et nous ordonne
D'en faire un sage usage à son honneur
Vous entrez dans cette carrière
Par un chemin jonché de fleur
Vos deux vies en feront une entière
Pour jouir des plaisirs et pour verser des pleurs
Occupez-vous chacun de rendre l'autre heureux
C'est l'éternelle maxime du sage
Vous trouverez ainsi le bonheur pour les deux
En atteignant un jour le vrai but du voyage
Dieu vous a accordé l'aisance
Il vous donne pour que vous puissiez donner
Rapprochez-vous de l'indigence
Et tarissez les pleurs que vous verrez couler
Offrez les humblement en silence
A celui qu'ici bas vous devez imiter
Que cette pure offrande soit la seule récompense
De tous vos actes de charité
Quand on aime on veut faire des heureux
Rendez à ceux qui vous virent naître
La tendresse, les soins affectueux
Dont ils entourèrent tout votre être
Parvenus au terme du voyage
Vous éprouverez à votre tour
Que si le temps détruit à son passage
Il n'efface jamais le véritable amour.
Vers chantés à un dîner chez Georges de Montmollin
1. air: Tout au beau milieu des Ardennes
Près de Concise, une sirène
A de la Lance occupé le couvent;
Quiconque en veut à l'inhumaine
Est assuré de sa mort à l'instant
En paladin
A ce trépas certain
S'élance avec valeur
Hélas pour lui déjà combien j'ai peur.
2. air: Partant pour la Syrie
Charmante enchanteresse
Dit-il en s'approchant
Pardonnez la faiblesse
D'un nouveau prétendant
Tout voir, et puis encore
Mourir de votre main
Pour qui bien vous adore
Est un heureux destin.
3. air: Notre vaisseau va quitter cette plage
Oh fuyez-moi dit la sirène émue,
Moi quî détruit qui me parle d'amour
Plutôt périr que vous perdre de vue
Lui répond le noble troubadour
A son tour attendrie
Faiblissant en son coeur
Elle tend une main amie
A qui fut son vainqueur
Quite pour M. Alphonse DuPasquier et Eugénie de Pierre
4. air: il était une fillette
A Trois Rods on dit qu'un frère
A sept filles au logis
Belles dont les coeurs de pierre
Pour l'amour n'ont que mépris
Chez quatre c'est peu surprenant
Elles n'en sont qu'au Syllabaire
Mais chaque autre a fait le présent
D'une savatte à son amant
br>Et toutes trois disent en choeur
Ne fait jamais tic.tac mon coeur (bis)
5. air: le cadet-Roussel
Passant un jour près de ces lieux
Alphonse admire deux beaux yeux
Il quitte la locomotive
Pour mieux voir cette perspective
Sous prétexte d'offrir
Des places en train de plaisir (bis)
6. air: son charactère offre vraiment
Est-ce l'effet de la vapeur
Ou de l'amour quelque magie
Qui fit dégeler votre coeur
Et ce jour-là jeune Eugénie ?
Toujours est-il qu'en revenant
Vous murmuriez le nom d'Alphonse
Et qu'il obtint en vous quittant
Un mot bien doux pour la réponse (bis)
7. air: Il pleut il pleut bergère
Depuis que dans le monde
Une femme exista
Sans succès, brune ou blonde
Contre l'amour lutta
Vienne Jean et Sophie
Comprendra l'art d'aimer
Pour Alphonse Eugénie
Saura se décider
Dr. Cornaz
Couplets chantés après une charade
chez M. de Rougemont, Mimout
La voici l'aimable sirène
Qui sut charmer notre officier
Par son pouvoir elle l'enchaîne
Mais c'est un heureux prisonnier
Sur ce beau Jean et sa Sophie
Nous aimons arrêter nos yeux
Un tel sort pourrait faire envie
Et leur bonheur nous rend joyeux
(choeur) La voici l'aimable sirène
Qui sur charmer notre officier
Par son pouvoir elle l'enchaîne
Mais c'est un heureux prisonnier
Autrefois Jean plein de vaillance
Voulait affronter les combats
Mais la sirène de la Lance
D'un seul coup désarme son bras
Maintenant aucun bruit de guerre
Ne réveille plus son ardeur
De notre jeune militaire
L'amour fait seul battre le coeur
(choeur) La voici l'aimable sirène
Désormais auprès de Sophie
Il va goûter un sort si doux
Qui heureux de posséder sa mie
Il se moquera bien de nous
Je crois qu'un tiers les importune
Qu'ils préfèrent rester à deux
On devrait partir pour la lune
Quand on devient tant amoureux
(choeur) La voici l'aimable sirène
Nous avons pour notre charade
Convoqué jusqu'à l'écolier
C'était une adroite embuscade
Pour ne pas trop les voir bailler
Amis aidez-nous, je vous prie
A consoler ces malheureux
D'être en si nombreuse compagnie
Quand ils voudraient rester chez eux
(choeur) La voici l'aimable sirène
Nous leur pardonnons cet outrage
Pourvu qu'il ne dure peu de temps
Et qu'une fois bien en ménage
Ils nous aiment comme à quinge
Des jours dessus d'or et de soie
Voudraient vous donner nos souhaits
Pour partager et peine et joie
Vous nous trouverez toujours prêts
(choeur) La voici l'aimable sirène
Nous implorons tous l'indulgence
De nos ai9mables spectateurs
Il faut se préparer d'avance
Si l'on veut être bons acteurs
Le temps manquait pour les costumes
Et pour comble notre embarras
Tous venus les dîners les rhumes
Comment mieux faire en pareil cas ?
 >
Choeur chanté par les cousins et cousines
1. air: le bon roi Dagobert
Le bon Jean Montmollin
Partait de chez lui tout chagrin
Ah disait sa mie
Je crains qu'il m'oublie
Loin de moi mon Jean
Sera-t-il constant ?
Alors Jean Montmollin
Chantait doucement ce refrain
Si le Roi m'avait donné
Berlin sa grand'ville
Et qu'il m'eut fallu quitter
L'amour de ma mie
je dirait au Roi prussien
Reprenez votre Berlin
J'aime mieux ma mie oh gay
J'aime mieux ma mie
Viens disaient ses amis
Chercher un nouveau paradis
La jeune Australie
Chez elle te convie
Fais d'un pas alerte
De belles découvertes
Les savants plus fameux
De toi parleront entr'eux
Mes amis détrompez-vous
Cessez votre attente
Vos papous, vos kanguroos
N'ont rien qui tente
Cherchez votre paradis
Moi j'aime mieux mon pays
J'y trouve ma mie, oh gay !
J'y trouve Sophie
Parfois en garnison
Le temps parait un peu long
Vois ces jeunes filles
Belles et gentilles
Chacune semble dire
Ah! que je t'admire !
Ah ! si tu m'épousais
Jean, plus ne t'ennuyerais
Jeunes filles aux yeux bleus
Vous êtes charmantes
Mais j'en ai sous d'autres cieux
De plus ravissantes
J'ai laissé dans mon pays
Un joyau d'un plus grand prix
J'aime mieux ma mie, oh gay
J'aime mieux Sophie
Vaillant, jeune officier
Vous vous couvrirez de lauriers
Volez à la guerre
Combattre pour vos frères
Vous serez général
Et puis maréchal
Et les gens de Berlin
diront: vive Jean Montmollin
Tous les plus brillants honneurs
Ne me font point d'envie
Ils ne valent pas pour mon coeur
L'amour de ma mie
Trouvez d'autres généraux
Cherchez d'autres maréchaux
J'aime mieux ma mie, oh gay
J'aime mieux Sophie
Lieutenant lui dit le Roi
Venez faire ici votre choix
Comme récompense
De votre vaillance
Pour femme je vous laisse
Prendre une princesse
Avec elle tous les jours
Vous pourrez venir à la cour
Quand le Roi m'aurait donné
Une princesse du trône
Et qu'il y eut ajouté
Même une couronne
Je lui dirais humblement
Que cet honneur est trop grand
J'aime mieux ma mie, oh gay
J'aime mieux Sophie
Le bon Jean Montmollin
A fui tout-à-coup de Berlin
Car dans sa patrie
L'attendait sa mie
Quel revoir joyeux
Quel moment heureux
Du soir jusqu'au matin
Jean chante ce refrain
Que m'importe les lauriers
Les honneurs la gloire
Les filles de l'étranger
Les cris de victoire
J'ai revu dans mon pays
Celle dont je suis épris
J'ai revu ma mie, oh gay
J'ai revu Sophie
Le grand Jean m'a-t-on dit
Fête sa noce aujourd'hui
Les plus chers amis
Sont tous réunis
Et chacun s'empresse
avec allégresse
Et ses nombreux cousins
Lui chantent ce joyeux refrain
Dans le jour trois fois heureux
Aimable Sophie
Recevez nos meilleurs voeux
Cousine chérie
Nous vous souhaitons en choeur
Des jours tout pleins de bonheur
Vive Jean et sa mie, oh gay
Vive Jean et Sophie
Lettre de mon grand-père de Sandoz-Rollin écrite à l'âge de 91 ans à Mlle Elisabeth de Steiger (Melle de Perregaux)
R. va bien ... ... ... mais ce qui va mal, exécrablement mal ma très chère Elisabeth c'est la politesse, le savoir-vivre,
l'attention pour le bonheur des siens de ton grand-père.
Je n'oublierai et ne me pardonnerai jamais de t'avoir laissé huit jours dans l'inquiétude sur un sujet auquel, avec raison,
tu attachais une grande importance.
Excuses-moi chère enfant, le coeur n'y était pour rien, mais une tête vielle et affaiblie n'a pas eu la force de combiner
que si tu avais eu une lettre cachetée entre les mains, tu en ignorais ... le contenu.
Enfin excuses et pardonne à un vieux cerveau de 91 ans son oubli et sa sottise.
Mon coeur déplore d'avoir jeté un nuage sur le doux athmosphère de ton séjour à ...
Ta tante t'écrira de nos nouvelles, moi je ne prends la plume que pour t'exprimer mes regrets et la tendre affection
que t'a vouée et te conservera jusqu'à la fin de ses jours ton grand-père.
SR, 8 octobre 1860
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