Edouard de Boyve

 

Mon père Eugène est mort à Hyères en 1852 de tuberculose. Il avait été payeur du département de la Loire, puis de l'Aube et enfin de la Somme.

Edouard Eugène est né le 4.2.1840

J'ai fait mes études au Lycée d'Amiens. Durant la maladie de mon père on m'avait laissé à Paris à la pension Keller où je suivais les classes du Lycée Louis le Grand.

Je revins à Amiens avec ma mère en deuil (1854) et y finis mes études. Nous allâmes en Angleterre où je perfectionnai mon anglais. A mon retour je voulus entrer au ministère des finances (1857). Je n'avais pas encore 18 ans, âge réglementaire pour pouvoir passer des examens. Monsieur Armand, le directeur du personnel, ne voulut pas me laisser franchir la règle et cela me retardait d'un an ! Monsieur Armand avait une rancune contre mon père à propos de la femme du préfet de Troyes qui était son ami et que mon père n'avait pas voulu recevoir chez lui à cause de sa réputation. Il lui fit plusieurs fois comprendre qu'il s'en souviendrait. Monsieur Armand voulait-il se venger sur le fils ? Je ne le pense pas, tout ce que je sais c'est que tous les autres chefs trouvaient que je pouvais passer mes examens et c'est Monsieur Armand qui mit son veto.

Je renoncai aux finances et j'entrai dans les bureaux de Messieurs Mallet banquiers. Après deux ans Monsieur Graffuhle me fit l'offre de me prendre chez lui. Mais vint un rhume dont je ne pouvais guérir et les médecins m'envoyèrent dans le midi à Cannes.

Une fois guéri et de retour à Paris, M. Graffuhle renvoya la personne qui m'avait remplacée et m'offrit sa place.

J'étais avec mon grand-père qui tenait la caisse. Je m'occupais de toutes les opérations de bourse. Les deux dernières années j'avais presque tout à faire à cause de l'âge de Monsieur Graffhle qui avait souvent des absences et celui de mon grand-père. Ses yeux étaient devenus fort mauvais. Je lui faisait la lecture.

Vint la guerre avec la Prusse ! Je fus appelé dans la Garde Nationale le 9 août 1870 et après force exercices j'allais avec mon bataillon (le 18) faire le service des remparts en face du fort de Montrouge. Les premiers temps nous couchions à la belle étoile et ma pauvre mère était au désespoir de me voire exposé au danger. Le danger des balles était illusoire, le service des remparts n'a jamais été dangereux, protégé que l'on était par les forts et les avant-postes. Mais à cette époque ceux qui étaient de la Garde Nationale ne s'en rendaient pas compte et nous montions de bonne foi notre garde, regardant de temps en temps de loin pour tacher de voir des prussiens qui étaient à deux lieues de là.

Que de Gardes Nationaux profitaient de ce service pour vivre en liesse. Ce n'était pas le cas de ceux de notre bataillon qui étaient d'ancienne création et par conséquent bien composé.

Vint l'organisation des bataillons de guerre ou de marche. Ce fut la levée de tous les hommes de 29 à 49 ans non mariés quoique la loi autorisait à prendre des hommes mariés. Aucun homme marié ne voulut s'y soumettre. Alors pour compléter les effectifs il fallait faire des razzias dans le but de découvrir des célibataires qui s'étaient soustraits à tout service. Que de raisons ceuc-ci ne donnaient-ils pas pour rester chez eux, l'un avait les pieds plats et prétendait qu'il ne pouvait pas marcher, d'autres qu'ils étaient poitrinaires. Nous en eumes un qui fit si bien l'imbécile, quand il faisait l'exercice, que par crainte d'accident nous fûmes obligés de la relacher.

Cette loi, au point de vue de la défense, était absurde. C'était créer des catégories et quand une ville est assiègée nul ne doit se soustraire à la défense. Les bataillons de la Garde Nationale étaient organisés, c'était les désorganiser. Auparavent tout le monde voulait marcher à l'ennemi, les hommes mariés s'y refusèrent et les célibataires se plaignaient de ce qu'eux seuls devaient aller à l'ennemi. Les anciens bataillons avaient été exercés pendant 3 mois au maniement des armes, il fallut recommencer de nouveau avec les récalcitrants. Un mois de perdu et c'était énorme alors que tous les jours comptaient.

Il y eut des élections pour les grades qui cependant devaient être confiés à d'anciens militaires. Mais il y eut de fortes exceptions. On me proposa comme sous-officier et je fut nommé. Le capitaine me donna le faniopn qui n'a jamais été déployé aux exercices d'école de bataillon et à une manifestation devant Choisy et à quelques mètres des Prussiens !

Notre première campagne fut d'aller à Port l'Anglais où nous nous installâmes dans un chalet et ses annexes. Chaque escouade avec un caporal avait une chambre, les officiers une grande et les sous-officiers une à côté. Quelques jours après notre arrivée le commandant me fit demander et me proposa d'être vaguemestre. Tout sergent que j'étais je ne connaissait pas cette fonction. L'adjudant major, notre capitaine et un autre que je connaissait m'engagèrent à l'accepter. C'est ce que je fis. On m'expliqua qu'il s'agissait d'aller tous les jours à Paris à l'Etat-Major puis de mettre les lettres du bataillon à la poste et de prendre celles qui étaient adressées. On me fit comprendre que cela pourrait me permettre de dire bonjour à ma mère. Elle fit étonnée en effet quand je vins frapper à sa porte. Mais au bout de quelques jours je reconnus que ces absences m'empêchaient de faire mon service aux tranchées. Je priai donc le commandant de me permettre de prendre un remplaçant. Il accepta et je choisis un caporal de ma compagnie qu'il connaissait. Cela me permit, tout en allant régulièrement aux tranchées de faire de temps en temps une visite à Paris quand je n'étais pas de service. Faculté que je n'aurais pas pu avoir si je n'avais pas conservé le titre de vaguemestre.

Le service devant Choiosy n'était certes pas engageant mais c'était un devoir. Trois fois par semaine on allait à 1200 mètres des Prussiens derrière les tranchées et on y restait 24 heures dans la boue ou la neige (en décembre). De plus il y avait des embuscades où un caporal se rendait avec 4 hommes pendant 2 heures la nuit. Les sergents avaient à faire des rondes et à surveiller la régularité des factions. Je ne craignais pas les Prussiens qui ne tiraient que fort rarement sur nous mais plutôt les Gardes Nationaux qui étaient toujours disposés à faire feu sur tous ceux qu'ils apercevaient dans les ténébres.

Enfin, au bout d'un mois nous revinment à Paris après avoir bien souffert du froid. En plus du service des tranchées on nous faisait encore camper devant Choisy dans la plaine pour feindre une attaque. Un jour c'était supportable, huit jours consécutifs c'était un peu trop. Il fallait alors déjeuner derechef à la belle étoile et après 24 heures de tranchées c'était dur ! Mais que nous étions heureux quand nous retournions à notre campement à Port l'Anglais et que notre lit (le parquet) nous paraissait doux quand nous nous étendions dessus. Tout est relatif dans la vie !

Que le vrai lit à Paris parut encore meilleur quand nous y retournâmes le 1er janvier. Peu, je suis sûr, n'ont pas dormi !

Revers de la médaille le 6 janvier: le bombardement commença dans le Faubourg St-Germain (actuellement le Boulevard Saint Germain) et la rue Caranne. Sans être aux première loges on n'en était pas loin.

Les sifflements des bombes et leur explosion chassaient complètement le sommeil. Je fus obligé d'envoyer ma mère dans un autre quartier et j'y couchais moi-même quand je pensais que je ne serais pas appelé pendant la nuit. Le 12 janvier 1871 il fallut partir pour Courbevoie, le rendez-vous fut fixé à 1 heure avec armes et bagages (100 cartouches). Nous arrivâmes à Courbevoie à 8 heures du soir mais rien n'avait été préparé par l'Etat-Major. NJHous restâmes dans la rue l'arme au pied jusqu'à 10 heures ! L'ordre nous fut donné de nous caser comme nous pourrions. Une maison vide fut trouvée, nous enfoncâmes les portes et l'installation fut vite faite. Mais à minuit on vint nous dire de nous tenir prêts pour 2 heures du matin. Donc pas de sommeil. A 3 heures nous étions sur la place de Courbevoie. Il y avait un tel encombrement de militaires, d'artillerie, que nous ne pûmes arriver au Mont Valérien qu'à 9-10 heures. L'attaque était déjà commencée. Qu'un champ de bataille est beau à voir de loin ! La grosse voix des canons, le crépitement des mitrailleuses, les fusillades qui s'approchent ou s'éloignent, la fumée de la poudre, les mouvements de troupes, tolut cela est grandiose !

Vint l'ordre d'aller en avant et le colonel nous annonça qu'il fallait enlever la position devant nous. C'était le plateau de Bouzeural. En avant nous marchâmes, mais alors apparut le coté triste des batailles. Les blessés portés à dos de mulet, qui vacillaient à droite et à gauche et que les ambulanciers soutenaient. Puis encore des morts les yeux ouverts dans une mare de sang. Horrible ! Vint notre tour, un homme de mon escouade Genaille reçut une balle à l'oeil qui lui entra dans le crâne avec le bruit d'un fer chaud que l'on trempe dans l'eau froide.

En avant toujours, nous entrâmes dans le bois. Là des balles de tous côtés et je crois qu'il y en avait autant de françaises que de prussiennes car au premier moment on ne se distinguait pas. Quand à nous, nous n'avions pas encore tiré et par conséquent nous n'avons pas sur la conscience d'avoir fait feu sur des français.

Encore une victime dans notre compagnie, un pauvre garçon reçoir 3 balles. C'était un fild unique de femme veuve. Il avait 18 ans. puis un autre d'une balle dans le cou (il fut grièvement blessé, on l'avait cru mort) Nous nous abritâmes derrière les arbres aussitôt qu'on nous fit faire halte et nous restâmes ainsi sous une pluie de balles jusqu'à une heure du matin. Le colonel nous ayant oublié s'était retiré à 9 heures du soir avec 3 bataillons qui n'avaient pas donné. Nous étions donc dans le bois, sans couvertures, n'osant défaire nos sacs, nous attendant toujours à être attaqués vigoureusement et à être faits prisonniers. Sans utilité et sans ordre d'aller en avant et de combattre.

Le colonel de Cresenoy, ancien commandant du 17ème bataillon qui étqit avec nous, envoya un exprès au Mont Valérien pour annoncer qu'il ne pouvait plus tenir, que les hommes étaient exténués et qu'avec lui était le 17ème qu'on n'avait pas relevé. Notre colonel malgré sa conduite déplorable fut fait chevalier et quinze jours après officier de la Légion d'honneur. C'était un ancien capitaine de chasseurs et il commandait avant qu'on en fit un colonel du 19ème bataillon. Ce bataillon, quoiqu'il n'eut perdu personne, reçut presque toutes les récompenses. Notre commandant Béranger fut fait officier de la Légion d'honneur.

On fit droit à la demande dont j'ai parlé du colonel de Cresenoy et les 17ème et 18ème bataillons reçurent l'ordre de quitter le bois. Un officier d'Etat-major nous trouva un fort bon chemin de manière à éviter les balles. Nous arrivâmes à Courbevoie à 6 heures du matin. Je tombais à moitié mort de fatigue. A 10 heures j'étais levé. Je désirais aller rassurer ma mère qui devait avoir entendu le canon. Je songeai à profiter de mes fonctions de vaguemestre pour rassurer aussi les parents de mes camarades. J'allai chez le commandanr tout clopin clopant, ayant les pieds passablement meurtris. Impossible de le réveiller, il dormait du sommeil de la belle au bois dormant. Je me dirigeai vers l'adjudant major pour lui demander de me signer un laissez-passer au nom du commandant. Je partais quand on nous annonça que nous retournions à Paris. A 6 heures nous y étions après avoir été près de 53 heures sur nos jambes d'apprentis soldats ! Ce fut la fin, l'armistice fut signé peu de temps après.

Le général Crochu aurait pu, il me semble, utiliser davantage les bataillons de marche. Tout le monde à Buzenval fir son devoir et si l'on avait été plus aguéris on aurait fait davantage, quoique ce fut une bataille in extremis sans but à ce que l'on dit.

Après l'armistice ma mère était malade d'émotions et de privations. Nous allâmes à Boulogne le 3 ou 4 mars. Vint cette horrible Commune, j'écrivis à mon capitaine pour lui annoncer que je venais retrouver la compagnie et lui demander où je pouvais la rejoindre. Il me répondit aussitôt que c'était inutile que cela ne servirait qu'à me faire prendre et que la Garde Nationale de l'ordre ne pouvait plus rien faire (comme le 10 août 1792!)

Que c'est triste après le 1er siège de voir Paris tomber si bas au second ! Si on avait appelé, quand la troupe est allée attaquer Montmartre, les bataillons sur lesquels on pouvait compter et si on avait fait marcher les uns avec les autres on aurait repris les canons et les soldats n'auraient pas mis la crosse en l'air. On a appelé ces bataillons trop tard, quand les troupes avaient rendu leur fusils et que les émeutiers étaient armés jusqu'aux dents avec une artillerie formidable !

La commune eut le sort qu'elle devait avoir. Nous revinmes à Paris par le 1er train qui y alla directement. Que de ruines !

Mon grand-père tomba malade en juillet. Il s'éteignit en septembre, le 18ème jour, à l'âge de 96 ans. Sa mort fut douce, que Dieu ait son âme !
(ce texte a été écrit avant le 26 janvier 1872)

(27 octobre 1872)
Le jour tant désiré est venu, l'épouse que je cherchais, je l'ai trouvée ! C'est le pasteur Bersier qui nous ménagea la première entrevue. Notre mariage eut lieu à Nîmes le 24 juillet à la mairie et le 25 à l'Eglise. Notre union fut célébrée au Grand Temple par Monsieur le pasteur Babut.

Dieu veuille bénir notre mariage, Amen.

Mon beau-père Colomb était membre du Synode quand il vint à Paris pour représenter Saint-Jean-du-Gard. Il emmena avec lui sa femme et sa fille. Ma belle-mère était demoiselle de Daunant, fille de Monsieur le Baron de Daunant, pair de France, mort en 1867

A leur retour à Nîmes, je vins les rejoindre. Ma mère et mon cousin le capitaine Georges Fawkes assistèrent à mon mariage. Du côté de ma femme, sa mère, son père, sa soeur la Comtesse Boissy d'Anglas, son beau-frère, son oncle Monsieur Boileau de Castelnau, son grand-oncle Monsieur Pardes de Daunant qui avait été préfet à Montbrison en 1849 en même temps que mon père y était payeur. Monsieur de Clausonne, etc.

Après la cérémonie nous allâmes en Suisse à Genève, Chamonix, Martigny par la Tête Noire, Louèche, nous traversâmes la Gemmi, Interlaken, Giesbach, Lucerne par le Brunnig, Beckenried sur le lac des 4 cantons, Berne.

Nous voici de retour à Nîmesoù nous avons pris un appartement et où nous comptons passer l'hiver.

Que Dieu nous donne son Saint-Esprit pour bien employer notre temps.

(8 décembre 1872)
La tante de ma femme, Pauline Suzanne Boileau de Castelnau née de Daunant est décédée à l'âge de 58 ans.

(6 avril 1873)
Aujourd'hui dimanche des Rameaux à 10:45 par la bénédiction de Dieu, ma femme, après douze heures de souffrances, est heureusement accouchée d'un fils. Ses prénoms sont Albin, nom de son futur parain, Eugène, nom de feu mon père et Robert. Dieu veuille remplir cet enfant de sa grâce, lui donner son Saint-Esprit et nous accorder la satisfaction de la voir un jour un bon chrétien et un honnête homme. Cet enfant a été baptisé aujourd'hui 3 mai par Monsieur Babut qui avait béni mon mariage. Ma mère était marraine et mon beau-père parrain.

Dieu veuille lui donner sa Sainte bénédiction et nous faire la grâce de l'élever dans la crainte de son nom.

(février 1874)
Le baron de Daunant, grand-oncle de ma femme est décédé après une courte maladie. C'est le dernier de cette famille. Son père était colonel de dragons sous Louis XVI. Il a été vivement regretté par la famille. Monsieur de Daunant avait été un des témoins de notre mariage.

(novembre 1874)
Notre pauvre enfant a été sérieusement malade depuis le mois de septembre d'une entérite.

Il était revenu de Paris où nous étions allés passer quelques mois chez ma mère, avec une santé florissante. Peu de temps après notre arrivée à Saint-Jean-du-Gard il a commencé à être malade. Robert ne voulait aucun étranger auprès de lui. Sa mère et moi avons passé toutes les nuits à le veiller pendant 2 mois.

Grace à Dieu il s'est rétabli maintenant.

(7 avril 1885)
Après la vive joie d'avoir vu Robert revenir à la vie et devenir tous les jours de plus en plus robuste, Dieu nous envoie un nouveau bonheur !

Aujourd'hui à 9 heures du soir, par la bénédiction de Dieu, ma femme est heureusement accouchée d'un fils sans de longues souffrances.

Ses prénoms sont Albert du nom de son parain futur, Henri nom du père de la marraine ma belle mère née de Daunant et Emmanuel du nom de mon arrière-grand-père.

Il a été baptisé le 12 juin. Son parain: Albert de Mandrot, du canton de Vaud, un de mes anciens amis de Paris. Dieu lui donne sa Sainte bénédiction.

(novembre 1875)
Est morte Madame de Savornin, née Boileau de Castelnau, cousine de ma femme à l'âge de 34 ans. Elle laisse un fils: Jean Savormin

(15 juin 1876)
Est née Pauline, Marguerite de Boyve. Dieu veuille la bénir. Son parrain est Paul de Coulon pasteur à Corcelles près Neuchâtel, sa marraine ma belle soeur Comtesse Boissy d'Anglas

(juin 1877)
Nous sommes allés à Neuchâtel, patrie de mes ancêtres. Ma femme et moi étions accompagnés de nos trois enfants et de dux domestiques. Nous avons reçu dans le canton un accueil charmant. Qu'il fait bon vivre avec de si excellents chrétiens ! Notre cher cousin Paul de Coulon nous a, par sa vie, tout à fait édifié. Toute cette famille Coulon est dévouée à tout ce qui est bien et ne songe qu'à soulager son prochain au moral comme au physique. Je ne puis passer sous silence cette chère Madame de Coulon, née de Montmollin, mère de mon cousin Paul, quel beau caractère. Mais il faudrait citer tous les membres de la branche aînée de cette famille: Le père, Monsieur Louis de Coulon, fondateur du musée de la ville et ma bonne cousine Madame Paul de Coulon, sa belle-fille. Les familles que nous avons vu le plus souvent sont: Charles de Coulon qui vit avec sa vieille mère née de Marval, Alphonse de Coulon à Bevaix, M et Mme de Pury de Marval, Madame la chanoinesse de Pierre, Madame de Merveilleux, son fils et sa fille Mademoiselle Philippine de Pierre, G de Bosset qui avait sa femme très malade, Monsieur le pasteur Aloys de Pourtalès, Madame DuPasquier, Monsieur et Madame Berthoud. Nous avons rencontré à dîner ou autrement: Monsieur et Madame de Perregaux à l'Abbaye, Monsieur le comte et Madame de Pourtalès de Pierre, Mademoiselle de Tribolet, Monsieur et Madame de Meuron, Monsieur le baron et Madame Jämes de Chambrier, les pasteuirs: Godet, de Rougemont et sa femme née de Pierre, de Pury, Jacottet, Verdan, Monnerat, Monvert de Mandrot

Il a fallu quitter de si agréables amis pour retourner dans notre France si agitée. Dieu veuille que nous revenions bientôt dans ce si charmant pays de Neuchâtel ! nous nous sommes arrêtés à Echichens chez les Albert de Mandrot pendant quelques jours.

(octobre 1877)
De retour à Mîmes où j'ai été nommé Diacre. J'ai pris mes fonctions auprès des pauvres espérant avoir profité quelque peu du bon exemple des neuchâtelois.

(juin 1878)
Nous sommes allés à l'exposition de Paris et ma mère nous a reçu pendant deux mois.

(mai 1879)
Monsieur le pasteur Aloïs de Pourtalès vient de nous quitter après un séjour de 17 jours.

(31 mai 1879)
Dieu nous a béni d'un quatrième enfant. Nous lui avons donné les prénoms suivant:Frédéric Antoine portés par des Boyve et Henri à la demande de ma belle mère, en souvenir de son frère Henri de Daunant. Hélas ! Henri nous a été enlevé à la suite d'une maningite qui, sans doute, provenait d'un violent coup que ma femme avait reçu quelques jours avant ses couches. Que la volonté de Dieu soit faite, mais cette mort a été tellement douloureuse pour moi que j'ai cessé d'écrire sur ce livre qui, d'ailleurs, est arrivé à sa fin.

(Nîmes 30 octobre 1895)

recopié par Bernard de Montmollin, son petit-fils